LES PRIX
Motivation du Jury :
Marie Laetitia Guillier pour son interprétation du personnage d'Elsa, dans le court métrage éponyme de Jean Marc Guillier, où elle réussit à donner corps avec son interprétation, uniquement en interagissant avec un enfant qui lui pose des questions naïves, à toutes les nuances poétiques et aux différentes émotions que le film véhicule, en se laissant aller à une sorte de jeu de souvenirs, et en transformant en conte de fées, à travers son regard de jeune fille, des histoires réelles de difficultés, d'abandon et de pertes douloureuses.
N'étant plus une enfant, mais pas encore une femme, l'interprète était particulièrement douée pour affronter et surmonter un défi difficile : transmettre simultanément ces deux dimensions avec son défi d'enfant, le jeu, les souvenirs et le conte de fées d'une part, et les émotions liées à l'expérience d'une réalité de douleur et d'inconfort cachée derrière ce jeu d'autre part, revêtir les chaussures d'une enfant, lorsqu'elle se souvient de quelques moments d'insouciance partagés avec les membres de sa famille, et celles d'une femme lorsqu'elle pleure de désespoir parce que le passé ne reviendra jamais, pour finalement redevenir une enfant lorsqu'un cerf-volant s'envole dans le ciel à la conclusion du film.
Motivation du jury :
"C'est une oeuvre qui renferme des histoires cachées et profondes, entremêlant des mots, des pensées et des regards légers et enfantins.
C'est une narration avec une qualité de mise en scène et de photographie, renforcée par le jeu de deux enfants qui font ressortir l'atmosphère dramatique et dense, mais avec une certaine légèreté qui est presque surréaliste.
Il nous catapulte dans une atmosphère de conte de fées qui, avec cette touche presque vintage, nous transporte dans de belles sensations."
Motivation du jury :
"En tant que comité de sélection du NaNo Film Festival, nous retenons chaque année cinq films par catégorie puis nous les abandonnons aux mains du public pour qu'il les juge, en toute impartialité : ils ne nous appartiennent plus.
Pourtant, il arrive que nous ayons un coup de coeur irrésistible et cette année, nous nous sommes octroyé le privilège de distinguer un film qui a particulièrement suscité notre admiration. Ainsi, au nom du NaNo Film Festival, et aussi pour leur courage d'avoir tourné en pellicule, et de faire vivre cette manière de filmer, le prix de la Mention Spéciale revient à Jean-Marc et Marie-Agnès Guillier pour leur film Elsa."
LES Sélections
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Article sur Elsa
Elsa, une fable imprimée sur pellicule
« Elsa » est le court métrage qui a remporté le Prix Spécial lors de la quatrième édition du NaNo Film Festival. Première œuvre du réalisateur parisien Jean-Marc Guillier, « Elsa » est un conte de fées qui plonge dans des souvenirs lointains. Une histoire gravée sur pellicule. Le film nous ramène en effet à l'époque où une simple bande de celluloïd était le résultat d'un travail artistique. Son aspect brut mêlé à une ambiance crépusculaire donne au film une âme, un corps et un temps. Elsa est une petite fille qui se réfugie dans les souvenirs et regarde le passé d'un air romantique et fortement mélancolique. Son chemin de mémoire est traversé par une longue piste qu'elle suit souvent, en équilibre. Cependant, un garçon nommé Paul la détourne de son chemin en la pressant de diverses questions qui décortiquent le passé problématique de la famille d'Elsa. Cette dernière, une jeune fille endurcie par les douleurs de la vie qui tourne le dos au présent et se projette dans le passé, où elle peut revivre l'insouciance. Et Paul, un enfant dont tout ce qu'il sait sur la vie pointe vers un grand point d'interrogation.
L'histoire se déroule comme un conte de fée. Les souvenirs que revit la protagoniste font partie de son imagination mais semblent plus réels que jamais. Au cours de l'histoire, Elsa se fixe des objectifs mais semble conditionnée par un monde que personne d'autre qu'elle ne peut voir. Par une réalisation profondément nostalgique, Jean-Marc Guillier a réussi à faire du film une sorte de voyage dans lequel nous pouvons tous nous retrouver, une machine à voyager dans le temps qui nous ramène à ces sensations qui se mélangent bien à l'atmosphère environnante, paraissant floues et indéfinissables. Les performances des acteurs ajoutent alors cette touche de naïveté qui donne encore plus de corps à l'histoire qui ne prétend pas attrister mais veut simplement enchanter.
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